1. |
Z fois debout
04:12
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comme un air de rancune un arrière-goût de dépit
maudit qui boira dans mon crâne
que cette vermine ne dépasse pas 7 lunes
en fait pas même cette nuit
faut pas nettoyer ses écrits
des morceaux de chair y ayant atterri
l'écriture est une mise à mort
et pour ça vaut de l'or
j'avale des hydres me déshydrate
je lis des livres aiguise mon sabre
des têtes de mort aux genoux des mains de cadavres
aigre et majnun pas humaniste à la voix suave
laisse pourrir quitte à risquer l'amputation
aucun lien social n'est impérissable
circonspect l’œil méfiant depuis mon bastion
et qu'importe que l'édifice soit instable
(refrain)
X fois à terre Z fois debout
X fois à terre Z fois debout
X fois à terre Z fois debout
que vogue la galère et qu'importe jusqu'où
le piment suinte des synapses
bouche close mâchoires scellées
le venin éreinte passe au forceps
aigreur haute dose mâchoires serrées
cherche ma logique tu te retrouves à Cnossos
en vrai des fois moi même je m'y perds
cherche à me connaître jusqu'au fond de mes os
souvent réussites et échecs en fait l'inventaire
toujours en quête de rêves pour tapisser le désarroi
ans quoi je resterais sur le tarmac
même si c'est aussi ce qui me perdra
chacun sa croix chacun son crack
course folle ou au ralenti
toujours avancer qu'importe le thme-ry
ascenseur en panne à pied vers l'échafaud
tête pleine d'envies face à mes bourreaux
(refrain)
j'aligne les Z me bats contre mes gênes
des heures à m'étudier des heures à étudier
stratagème réfléchi et rodé
et assez vrai et frais pour n'être encore érodé
avec mes mains ne fustige pas des signes
banal comme une référence aux soldats de Sparte
cherche à surprendre dès les premières lignes
où surgissant à la fin comme une flèche de Parthe
au départ rien demandé et c'est juste un constat
écartelé entre le sequoia et l'arbuste
c'est pas le tout mais dans le buste le cœur bat
écartelé jusque dans le lit de Procuste
piétine des voies sans savoir ce qu'il y a au bout
rêve d'une perle contre ma mélancolie
c'est suffisamment puissant pour tenir debout
t'imagines pas mon instinct de survie
(refrain)
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2. |
Humeur rouge
03:51
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colère passagère haine tenace
sang à terre vaine menace
la couleur de la révolte mon humeur étreint
la douleur de sa récolte réveille mes bas-instincts
après le bain du diable la douche macabre
l'image est sale le verbe est âpre
circulation tonique et aux abois
prête à propager jusqu'au bout de mes doigts
l'essence du corps aux reflets pleins d'éclats
symbole de mort qui provoque aussi l'effroi
peut muter en volonté infrangible le peu d'enclin
et seul le code d'honneur ne se retrouve enfreint
enfin la plupart du temps
médite la maestria du sang
l'étendue de sa gamme chromatique
et mérite ses fichus mouvements
épiderme éventré humeur rouge
perles de sang sur le front la tension rouge
de l'aube claire jusqu'à la fin du jour
c'est Pyrrhus qui pimente mon parcours
et au fil des pages me découvre thrènard
ayant ligoté l'espoir dans le placard
pour me rappeler à son bon souvenir
quand je veux croire qu'on peut encore le nourrir
une lame dans le sternum
la respiration pénible
et dans le crâne capharnaüm
concentration impossible
avancer au radar des pulsions
c'est risquer le crash à chaque action
mais c'est surtout ne jamais oublier qu'on existe
avec tout ce que cela implique
être froid c'est se prémunir des crucifixions
bien vite les proches peuvent devenir scorpions
et les lions autruches quand le souffre rapplique
et les langues achèvent leur pendaison quand le doute persiste
l'esprit bon enfant me donne la nausée
l'esprit bon enfant me donne la nausée
fuir le commerce de femmes et hommes
pour ne pas finir par les haïr
m'affranchir de la liesse et des normes
c'est bien seul qu'on va mourir
et mon mépris se porte bien
irascible chaque jour moins que le lendemain
et ma misanthropie me fait de l’œil
et la misanthropie prépare mes deuils
elle me comble je ne lui ai pas dit oui
mais la laisse se promener dans mon ne-cra
car se satisfaire d'être en vie
c'est parler de chance à un hibakusha
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3. |
J'ai oublié mon masque
03:43
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regarde des étrangers faire la holà
incrédule placide dans une bulle d'acide
avec leur hilarité la greffe ne prend pas
funambule me bride que le pécule décide
moins seul à l'écart du monde
tellement rare que je me sente une part de la ronde
ma mémoire mon imagination féconde
mon cynisme mes envies m'interdisent la faconde
plonge dans le noir à la moindre relâche
dans la seconde les chevaux lâche
et là haut ça gronde qui patronne se fâche
bordel monstre où immaculé côtoie immonde
donner la vie ou sécher le bébé au micro-ondes
potentialités sommeillant presque partout dans le monde
alors je tonne je gronde puis soupire
et du coin de l’œil reluque la tombe
(refrain)
j'ai oublié mon masque égaré mon couteau
et même quand je rêvasse est garée dans mon dos
la cohorte de menaces qui convoitent ma peau
soit je les dédicace soit je flatte mon ego
un jour faudra que je les chasse sortir la tête de l'eau
c'est une histoire de place à faire dans mon cerveau
enlever un peu de crasse mais laisser des morceaux
car c'est quand la tête est basse qu'elle peut rêver de haut
du courage à nan nan nan nan nan
c'est plus que ça qu'il faut
ça méritera des statues en pierre pas en réseau
des parcs des places des rues à en perdre la raison
croque la vie à pleines dents
mais fais gaffe de pas y laisser des dents
les écorchures agrémentent l'existence anodine
les espoirs argumentent les échecs assassinent
j'ai pas envie de rire nan
mais je le ferai quand même
comme un vampire d'antan
à la recherche de qui j'aime
le dédale sort de terre et soudain m'entoure
tu veux que je détale mais pourquoi faire
et si ce n'était que rallonger un détour
nan face je vais faire pas non plus demi-tour
(refrain)
pour purger mon cœur en théorie
pas besoin de plus que 3-4 rimes
réconcilier feu et glace tenter des paris
avec verve aiguiser mon verbe écrire écrire écrire
entre paréidolies et idolâtries
sacralise tout ce qui doit l’être
et ma vie se résume dans mes saillies
autobiographie ésotérique et incomplète
ça me brûle la langue je crache direct
dans mes yeux un avant-goût
et qui d'aventure me respecte
saura à coup sûr que c'est pas là que je joue
infrangible carcan intangible çon-ran
quelle issue entrevoir qui ne serait ce-ran
un voile déformant constamment me tient
et si l'enfer c'était d'être mon ange gardien
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4. |
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et le monstre se multiplie
bête aux contours grossièrement définis
embrasse la foudre puis lui fait la moue
embrase la foule puis lui fait l'amour
et le monstre fera des petits
ou bien seront-ce des frères
des mots l'on prononce et chacun d'eux vit
démons en transe chérubins en charpie
alors qui contrôle qui
je le sais mais laisse planer le mystère
et proliférer les tendances les avis
à supposer que quelqu'un en ait quelque chose à faire
sorti de la cuisse d'un humain
n'en sera que plus mythique mystique mystérieux
mais pas moins puissant que fils de dieu
fils de dieu
et le monstre se multiplie
et continuera au rythme qui lui plaira
jusqu'à la chute de la lune
ou le mariage de la peste et du choléra
et le monstre aime la nuit
n'y trouve pas vraiment de semblables car
il est unique solitaire forcené
parfois mélangé mais seulement pour une nuit
et le monstre est né sous la pluie
noyé dans des flammes
baptisé par des larmes
un bruit étouffé par la vie
et le monstre ne dit pas merci
on ne fait que l'entendre mais il ne parle pas
il ne s'enquiert pas de ce qu'on dit de lui
il est immortel peut habiter chaque pas
le monstre était annoncé pas vraiment attendu
accueilli sur Terre par quelques individus
et avant qu'il ait vraiment grandi
trimballé sur les routes pour voir du pays
et le monstre se multiplie
des bras des têtes lui poussent la nuit
au matin compte cadavres et trop faibles
car on ne se pare pas d'anti-trophées
séparés du corps offerts au sort
il en est qui s’élèveront mais la plupart pourriront
souillant air et sol de leur pestilence
les autres formant fièrement des traces de sa présence
et le monstre meurt puis revient à la vie
comme le jour succède toujours à la nuit
et le monstre meurt puis revit
et le monstre meurt et revit
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5. |
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(couplet Elom)
La porte est ouverte, épaisse est la lumière
Sôalôwonam que l'on danse dans l'antre de la connaissance.
Science secrète, Art du verbe, douleur muette crachée en braille sur des rythmes sauvages.
Je fais écho du gouffre sur mes pages,
Ma bouche élève les tourbillons et avale la poussière.
Alchimistes bé habôbô ! Né olé yidjia ola bôbô !
Tout est lié de la terre au ciel.
Gratte la feuille, saigne le son, libère le sang, embrase les limites, un défi à leurs statistiques.
Frère Blanc ! Voici ma main ouverte, Fils de Saint Malo, prends la sans crainte.
Il n'y a en elle ni soumission, ni oppression, rien que de l'affection comme dirait Naïg Rozmor.
Y'a quoi de plus grand que l'Amour ? S'ils souhaitent nous voir chuter, Zalem tend leur ce miroir...
(refrain)
Om lé kpoé, om lé séa ?
Amlima nou hom miélé la
Midzina ha, mikpana hè !
éponge le monde entasse les savoirs
plonge dans l'immonde la crasse le désespoir
(couplet Zalem)
en tête à tête à l'infini parrainés par Serendip
mes rêves éparpillés sur des palimpsestes
sans psychotropes mais tout en version bad trip
stocke stocke stocke et vois ce qu'il en reste
les crêtes escarpées de la connaissance
quelle paix quel pied d'explorer ses provinces
en vrai la vie a peu de sens
mais des bons moments comme sur les routes avec 20ce
viens tremper tes tympans dans le nectar de nos léproses
pas de rap à l'eau-de-prose on pose pas depuis le printemps
la victoire des persévérants je sais pas quel goût ça a
mais je me lasserai pas d'écouter Sankara
Elom je sais pas ce qu'on va faire mais faut qu'on le fasse
nos syncrétismes les mettront à genoux
leurs débats stériles n'auront mots de nos ches-bou
y'a du taff frère mais on est tenaces
(refrain)
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6. |
Revoir Mytro Nunya
03:19
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j'ai pas fait l'Afrique pas même un puits au Burkina
juste traîné ma gueule dans l'ouest du continent
cracher sur élections truquées ou franc CFA
ou soutenir qui fait du mal aux tyrans
retourner un 4 août à Ouaga
ou en octobre décembre c'est égal
refaire le monde avec Valian ou Zinaba
ensemble on est jamais seul
faire mon pèlerinage à Dagnoen
et maintenant même à l'assemblée
rester posé avec un bouquin
reluquer un poulet télévisé
visiter Sam's K pour des nouvelles de la famille
maudire les moustiques vénérer le léger vent
et cette chaleur jamais autant je brille
faire du cross dans les bosses des vents
les joies de la connexion au cyber
mais ça va dans peu de temps je récupère
un réseau d'enfer bref mon confort
mais sans Béné ça serait plus hardcore
respirer à nouveau la poussière de Zogona
en attendant de revoir Mytro Nunya
entre les deux un jour de car
c'est l'épreuve qui nous sépare
t-shirt anti-dictature traverse les terres
et bien sûr transpire face aux militaires
mais bon au final ça va ça passe
RAS pour ma carcasse
au contraire de celles de tous les camions
qu'on aperçoit sur le bas-côté
et alors le silence fait son apparition
mais au final ça passe enfin voici Lomé
un sachet de piowata entre les dents
à la recherche d'un plat sans piment
chaque jour confier ma vie à des zems
quelque part en vrai c'est la vie que j'aime
une radio avec Horus un feat avec Elom
un débat avec Zoul un arctivism
un concert au bord de la lagune de Logone
observe la foule toutes sortes de tourismes
et des gamines à peine sorties du statut d'enfant
escortant des gros porcs blancs bedonnants
moi je graillave des brochettes sur le 13 janvier
et me rappelle des soirées avec William et Fo-Mê
posé au centre là où les gens respirent
et tous ces livres en vrai je suis fier
d'en avoir fourni quelques exemplaires
d'avoir un peu rempli ces étagères
assi ledzi mytro nunya
midzi be vovo neva
mais tout ça c'est fini le pouvoir est passé par là
pouvoir passer par là
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7. |
Serpent de mer
03:13
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confusionnisme puant alliage nauséabond
mariage de déraison
c'est un puits sans fonds une famille sans frontières
épidémie permanente et ça empire
cupides et pleurnichards finalement ils sont leurs feujs
l'accusation du miroir ils tombent tous dans le piège
et ça amasse du fric
et ça fait des safaris en Françafrique
à bas ces damnés et leurs livres
leurs sites leur biz leurs vidéos
leurs héritages leurs idéaux
toutes les branches toutes les racines
les révélations de Blavatsky
les visions de Leadbiter
les écoles de Rudolf Steiner
tous ces parrains de Krishnamurti
la terre est plate comme au Moyen-Âge
sauf que nan parce que c'est du fake
si tu l'acceptes pas c'est que tu rages
regarde nos ancêtres slalomer entre des T-rex
il y a 666 marches crois moi
dans le bâtiment de ton choix
les cerveaux contrôlés par la Haarp
les esprits détournés par le rap
illuminati juif musulman
franc-maçon reptilien homo
lépreux sorcière
dis moi pour qui tu roules avec qui tu pactises
fais du biz récupère du blé
avec qui tu échafaudes ta traîtrise
je te dirai quel bâtard tu es
anti-système mais de qui tu te moques
laisse la Palestine reste avec ton porc
négrophobe à mollet de coq
pour un faf c'est plutôt raccord
des plus illuminés aux plus cartésiens
les conspis c'est de la gangrène
prenez un rasoir au calme mettez-bien
et ouvrez vous les veines
admire les traces des anciens astronautes ici ou là
sarcophage de Palenque pétroglyphes de Nazca
les pyramides quoi de plus ésotérique
les bibliothèques d'or dans le sud des Amériques
faut trouver l'entrée quelque part au Pérou
la flemme je rentrerai par le mont Shasta
sinon ça risque d'être vraiment relou
j'enverrai une carte postale de l'Agartha
c'est pour tout mes conspirationnistes
tout mes récentistes
mes créationnistes
mangez-vous (ad lib)
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8. |
Ab irato (interlude)
01:39
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rap a capella ab irato
rappe à perte je sais pas ce que le rap apporte
rap a capella ab irato
rappe à perte je sais pas ce que le rap apporte
parle moi comme à un enfant
cache tes pensées dans la tête des autres
enveloppe-les dans de l'humour soit-disant
et surtout jamais n'assume tes fautes
j'assassinerai ma bienséance de manière brusque
et puis quoi qu'importe on s'en fout
chaos et carnage se loveront dans ma nuque
me masseront chaudement le cou
stagnant dans l'étuve de la cruauté
reçois des effluves d’âcreté
s'enfoncent dans les narines
direct à travers le cortex en droite ligne
au bord d'un cours d'eau à rêvasser
j'attends de voir mes ennemis passer
je leur jetterai des pierres pour la postérité
ou traiterai leur bière sans civilité
on est jamais aussi disert sur la paix
que quand l'adversaire on dérouille
soit sûr de pas faire saigner mes plaies
quand tu présenteras tes respects à ma dépouille
qu'on les décapite ça leur fera les pieds
et je souhaite à ces fumiers d'être grand-remplacés
la haine est iatrogène mais ça soulage quand même
la haine est iatrogène mais ça soulage quand même
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9. |
Andabate
03:31
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le gong retentit la grille se lève
le tocsin est sonné les sens sont en éveil
ici va se jouer une mise en pièces
et la naphtaline embrasse la taurine
la tête dans le guidon foncer même face à un mur
les blessures guérissent mais les cicatrices vieillissent
avec nous jusqu'à l'hospice le cimetière la crémation
et leur disparition signe la notre sur un son de sentence
nolens volens stocke de l'expérience
et me rêve polymathe jonglant entre les sciences
les sentiers de la connaissance affranchis de l'école
et c'est de nos mains que les savoirs se bricolent
du sang à la racine des torrents d'hémoglobine
tu auras toujours pied mais seulement sur la pointe
des os jonchent le sol équilibre précaire
bredouille tes plaintes et si t'y tiens espère
(refrain)
je ne sais pas où je suis mais je ne peux que combattre
je ne sais pas où je vais tel un andabate
cherche la fenêtre de tir entre la folie de mes utopies
et celle de mes éphialtes longue est la route
les trompettes de la mort les orgues du chaos
c'est le chant des sirènes mortel bien que beau
les trompettes de la mort les orgues du chaos
c'est le chant des sirènes mortel bien que beau
les haltes s'improvisent ne préviennent pas
indociles chopées au bond ne permettent pas
un repos total juste de quoi avancer
jusqu'à la suivante et recommencer
quand introspection rime avec polémologie
vivisection à vif et à l'aveugle
seul dans la foule dans l'arène dans mon corps
hors des rangs m'abreuvant de parémiologie
et si tu m'enterres à l'arrache
n'oublie pas la pierre dans ma bouche
sinon tu me verras qui te mâches
chaque fois que tu te couches
(refrain)
les trompettes de la mort les orgues du chaos
c'est le chant des sirènes mortel bien que beau
les trompettes de la mort les orgues du chaos
c'est le chant des sirènes mortel bien que beau
de-ci de-là jaillissent des combattants
qui décident de la teneur de leur temps
le couteau entre les dents ou déjà dans une trachée
tout est question de métier
la novlangue dans mes pages se pend
une photo d'enterrement en guise de fond d'écran
dézingue tes atomes comme la peste écarlate
et m'impose comme l’œuvre de Goliath
et à ma mort entendra-t-on siffler
pleurer
rire
ou bien bourdonner
(refrain)
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10. |
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l'Histoire enseigne comment la falsifier
collection de faits qui se produire n'étaient pas obligés
tout est entre nos mains donc faut souvent les laver
même les pèlerins transpirent des pieds
d'un être à l'autre les pensées comme les puces
se baladent mais tout le monde ne piquent pas
même sur le trône les pantalons s'usent
la politique une course de chevaux de Troie
j'ai rêvé cette nuit de la réalité
quel soulagement quand je me suis réveillé
interdiction de faire rire le tyran édenté
quand la conversation augmente baisse la natalité
prends garde satiriste les hyènes s'aiguisent les dents
jusque dans les miroirs déformants
fais pas confiance à ton cœur il est assoiffé de ton sang
bourreau perfide desserre le nœud coulant
même le sang versé palpite encore du pouls de l'époque
l'insouciance tue les autres
ils disent ça ne vit pas et ils le tuent
et ils le tuent
parfois tenté par le diable de croire en Dieu
le jeune défunt aimerait redevenir vieux
cinq pauvres épines se voit déjà
dans le gotha de Golgotha
une pensée profonde exige de la hauteur
honte à la foudre de finir dans un paratonnerre
le sang des vaincus change les couleurs des vainqueurs
les bûchers n'éclairent pas les ténèbres
rate pas l'attaque contre le tyran
sinon à terre coulera et pas le sien beaucoup de sang
faut être très grand pour permettre
à l'adversaire de relever la tête
n'ouvre pas ta porte à qui de toute façon
ne se gêne pas pour l'ouvrir sans ta permission
les masochistes finissent par céder à la torture
même eux mais c'est par gratitude
l'opinion publique devrait être alertée sur son inexistence
l'écrivain immortel meurt en ses épigones
des mots si creux qu'on y emprisonne des nations entières
le temps fait son œuvre et toi être humain
je voulais dire un seul mot au monde
j'ai pas réussi alors je suis devenu rappeur
je voulais dire un seul mot au monde
j'ai pas réussi alors je suis devenu rappeur
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11. |
Mon stylo bile
04:06
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Belphegor me borde le gifle à l'occasion
comme quand je prépare ces tremblements
saturer de tension la moindre scansion
le peu-ra qu'à un degré forcément brûlant
noria sous les feux de la rampe
la rampe c'est bien de ça qu'il s'agit
un crachat pour ces cafards sans trempe
comme ces vieux bâtards qui dégoulinent d'idéologie
poussière d'ange dans le pif ne jurent que par le kif
ne se sentent plus d'écrire sans additifs
pas prêt à tout pour percer
quand leurs chicots écorchent le plancher
mes vaisseaux pleins d'essence prêts à s'embraser
mes morceaux pleins de sens où je peux me débarrasser
mais également mettre de côté des pensées
à retravailler plus tard sans être pressé
(refrain)
ouvre tes oreilles en grand affûte tes tympans
vomis du magma mon stylo bile
vide mon sac de quelques trucs encombrants
le tout en marchant car toujours mobile
mes yeux se ferment les paupières ouvertes
examine le monde l'humain ou seulement ma planète
la lâcheté de ma dignité
à tout instant prête à se carapater
ne jamais savourer le répit
colorer l'arc-en-ciel en gris
oublier qu'il n'y a pas que le mépris
livrer mes rêves à une plèbe en furie
guerre de position entre mes temps tu sais
être vénèr ou vénérer et à choisir dussé-je
je préfère pas les deux me servent
affaire d'équilibre part des choses à faire
la traîtrise à la Gloves Davis
la majesté de panthera tigris
et je la verse sur le sol si j'achète de la tise
muet comme une stèle penché par rapport à Pise
(refrain)
déplacement discrétion
frémissement anhélation
mine de rien 14 piges de pages écrites dans les pattes
au quotidien pas d'équipe et deux albums dans les bacs
rumine ressasse rechigne à tenir ma place
me ruine m'harasse à rendre mes rimes efficaces
emmagasine amasse reste anonyme m'efface
affine la chasse pas de prime à la classe
macabre comme cimetière
ma noirceur me causera du tort
alors réserve ma lumière
à qui m'élève en dehors
ô mon corps fais de moi
un homme qui toujours interroge
me pose des questions sur la vie
comme est-ce que ça peut bronzer un zombie
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12. |
Nourrir les aigles
02:36
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du sang dans l’œil du son de deuil
un ton glaçant un temps de cercueil
du sang dans l’œil du son de deuil
un ton glaçant un temps de cercueil
des otages au destin c'est pas pour demain
comme une partie d'échecs au Kremlin
réseautage clandestin je le combats d'une main
et de l'autre griffonne sans satiété
serrer les dents pour pas vomir sa fierté
aller de l'avant juste craindre de s’arrêter
des bijoux fragmentaires à même le corps
certains offerts d'autres sculptés dans l'effort
force et santé quoi d'autre se souhaiter
qu'importe qui sera à mes cotés qui voudra m'écouter
je perpétuerai mes œuvres au noir
incognito comme une sultane de Zanzibar
et mes démons sans répit ni remords
foulent encore au corps les vainqueurs de ma mort
ces tyrannicides sans valables mobiles
qui vraiment aiment à me voir courir
c'est sans fin mais mieux vaut suivre un mirage
qu'arriver à destination le cerveau éteint
c'est sans fil que s'éprouve le courage
et l'épreuve de la bravoure se présente pas chaque matin
la question n'est pas de vaincre à chaque fois
juste de rester en course paré au combat
comme ce lion amoché seul dans sa cage
mais qui à l'intérieur reste libre et sauvage
telle est ma quête suivre l'étoile
de ce que je veux être m'offrir le choix
pas trop nuire à la planète sans disserter sur les droits
dans ma tête ne plus être à l'étroit
m'approprier l'endroit respecter mes règles
et de sang froid nourrir les aigles
m'approprier l'endroit respecter mes règles
et de sang froid nourrir les aigles
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13. |
Jacques l'éventreur
03:26
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des poignards alignés derrière les lèvres
les paumes sanguinolentes échappé d'un mauvais rêve
quand la nuit se met à régner et avant que jour se relève
ce sinistre drille violemment se révèle
et le jour on l'affectionne ce bon vivant
un appétit de lion une gouaille de président
et on lui pardonne son manque de morale évident
il est plutôt sympathique il est plutôt marrant
beaucoup le soupçonnent mais il ira jamais en prison
on le harponne mais personne pêche ce gros poisson
car riche la justice il a moins à la craindre
c'est comme ça que ça marche le contraire tu peux feindre
s'il est philanthrope moi je suis centriste
c'est les hôpitaux qui crachent sur l'hospitalité
c'est l'Europe qui dénonce les ethnocentristes
c'est un frotteur de métro qui parle d'intersectionnalité
c'est même pas celui que je hais le plus
mais le décalage est insupportable
avec des amis comme lui pas la peine de quitter l'utérus
pillard de haute-volée expert ès dessous de table
notre homme est plutôt grand pas spécialement bien fait
notre homme ne pratique que peu de sport
la caricature se délecte de ses traits
et beaucoup de femmes rapidement virent son corps
et cette carcasse bien entamée à présent
ne renferme rien de bon que des choses que l'on damne
et s'il est croyant qu'il s'inquiète dès maintenant
du sort qui sera réservé à son âme
et ses séides mirent KO des peuples entiers
Sese Seko et autres une clique de fêlés
dans l'Histoire que de pages sombres
où l'on distingue aisément son ombre
combien de cimetières combien de charniers
combien de fosses communes combien de mausolées
tant de mémoires de gênes d'atomes
tant de lieux où pourra loger son fantôme
quand son corps par corbillard convoiera
j'aurai le sourire aux lèvres
et une ultime insulte en bouche
en guise d'oraison funèbre
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14. |
Minuit moins une
04:05
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j'ai mis mon réveil pour voir l'Apocalypse
sans m'inquiéter de la déco du cercueil
un dernier bon sommeil avant que tout s'éclipse
c'est même pas vrai j'ai à peine fermé l’œil
pas millénariste encore moins chiliastique
y'a pas de prolongations pas de but en or
plus de questions de tactiques
pas de tirs au but pas de tirage au sort
et mes veines craquent
tapissent mon corps de figures
comme des tests de Rorschach
décorant de parures le support de mes blessures
écartelé entre la tombe de mes espoirs
et mes actes bâtisseurs d'horizons
se battre pour chercher la victoire
mais savoir qu'on ne peut sauver le de-mon
faire transpirer le système
juste pour la beauté du geste
les yeux au ciel mourir l'âme légère
en guise d'étoiles filantes un ballet de pierres
mourir sans bruit amant des ténèbres
lové par la nuit compagnon de créatures célèbres
y'a pourtant pas qu'elles qui me comprennent
y'a pourtant pas qu'elles qui me soutiennent
de la garro au garrot du barreau aux barreaux
puis du bourreau au tombeau tu connais le tarot
la minceur du fil quand les routes se séparent
quand al-mut se prépare
des hordes de ladres déambulent en ville
effraient les cadres avec leurs guenilles
trop de corps rompus dans le paysage
sociétés corrompues y'a pas de pays sages
c'est un cauchemar mais cohérent
au niveau de l'espace-temps
parfois c'est dur à croire
souvent c'est dur à voir
toutes les drogues sont universelles
comme le sacrifice sur l'autel du charnel
là meurent immolés des reliquats d'humanités
bénis au shrapnel
napalm sortit des bouches d'Haborym
ou des canons de tel ou tel régime
au moins les flammes sont belles
indociles terribles pas sans séquelles
consternation devant le concert des nations
du local au global partout du poison
y'a un paradis fiscal juste à côté de chez moi
un état d'exception dont le passeport limite les droits
le monde ne fait qu'empirer
et on fait semblant de ne rien en voir
politiques se croyant dans l'Empyrée
ou universitaires dans leur tour d'Ivoire
et si plus crasseux qu'hier question de moyens
de potentialités de détruire pour s'enrichir
pour régner dominer pour anéantir
bref exprimer des traits très communs
minuit moins une drones big brother
et chemises brunes minuit moins une
drones big brother et chemises brunes
drones big brother et chemises brunes
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15. |
La croix du Masaya
02:47
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je suis fatigué de toutes ces conneries
une lassitude féroce m'étreint
mais toujours jusqu'alors une flamme surgit
et dans la clepsydre rajoute quelques grains
quelques bandages sur du bois rongé
mais ma folie est tellement large
que des mirages venant s'ériger
auront pour un temps valeur de marge
et cette flamme unique m'entraînera-t-elle vers le bas
ou bien puis-je espérer sur ma route une lumière
ou bien simplement les deux à la fois
car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire
entre baise utilitaire et romance aggravée
la nuance fuit trop souvent l'humanité
ferme les yeux et commence à rêver
désespère m'échappe dans mes pensées
alors j'arrose ma schizophrénie
dans des palais virtuoses me réfugie
jusqu'à ce que mon esprit s'égare
dans les vallées de ma folie
du verre pilé dans la guimauve
te lacère l'estomac sans que tu comprennes
l'âme riche mais le corps pauvre
l’œil vif mais la carcasse qui traîne
combien se sont pendus eux-mêmes à leur arbre familial
pas de discours identitaires je suis un fantôme
me contente de l'héréditaire
de mes atomes
au pied du volcan amorce l'ascension
ne sait pas trop comment m'y prendre
mais me pose la seule bonne question
c'est qu'est-ce qu'on fera des cendres
tyran paillard goulu dur et cupide
rien ne change reine restera la vermine
il s'agit de rester lucide
sans pour autant donner ses clés à l’abîme
les siècles passent les êtres se remplacent
les horreurs s'entassent tout ça me dépasse
me déprime me défrise me fout la gerbe
avec cruauté vous observe l’œil acerbe
lutte sans fin combats sans merci
et à la vue de l'humanité aucun doute ne m'assailla
médiocrité mensonge infamie
traversent les siècles comme la croix du Masaya
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